Traversant le cinéma bis italien des années 60 jusqu’à la fin des années 80 Alfonso Brescia a suivi scrupuleusement les modes et les tendances à l’œuvre dans le cinéma transalpin. Tour à tour scénariste et réalisateur de films de gladiateurs (« La révolte des Prétoriens »), de western (« Calibre 32 » et « Furie au Missouri » la même année), de films érotiques (« La vie sexuelle de Don Juan »), de giallo (« Un joli corps qu'il faut tuer »), de science-fiction (« Star Odyssey ») pour finir avec du pseudo-Conan (« Ator, le guerrier de fer ») et du film d’action stéroïdé (« Cross Mission »). Une carrière prolifique durant laquelle il aura réalisé 28 films en 24 ans, à l’image d’un cinéma d’exploitation italien en pleine effervescence.
Au milieu de cet ensemble hétéroclite, dans le sillon ouvert par Sergio Leone en 1964 avec « Pour une poignée de dollars » Alfonso Brescia se lance dans la réalisation de ce « Calibre 32 », histoire d’un tueur à gage sans pitié, Silver, mais non sans principe, il ne dégaine jamais le premier. Incarné par Peter Lee Lawrence (de son vrai nom, Karl Hyrenbach, étoile filante du western, décédé en 1974 à 30 ans) qui amène au rôle son charisme tout en blondeur et en regard d’acier.
Le shérif local et la justice étant incapable d’arrêter une bande de bandits, Silver est engagé par les banquiers et notables pour se substituer à la justice. D’une efficacité redoutable, il les élimine un à un. De premier abord le film peu paraître programmatique mais il est une réussite car le scénario évite les fioritures, est ramené complètement à l’os et propose un divertissement calibré mais très solide.