Call Me By Your Name est le film qui m'aura marqué en 2018. Ce film est remarquable à plusieurs points de vue.
L'image, déjà, est magnifique : les paysages italiens, la lumière, les couleurs, tout est beau et très bien photographié.
La bande son est elle aussi très réussie : on y entend des tubes des années 1984-1985 (dates où se déroule l'action du film), (on les réentend avec plaisir si on a "un certain âge" ...), mais aussi trois chansons de Sufjan Stevens parfaitement adaptées à l'ambiance du film au moment où on les écoute.
L'histoire, enfin, adaptée d'un roman de André Aciman, est une superbe histoire d'amour passionnel, l'amour d'un été. Les thèmes du film sont l'adolescence, les premiers émois amoureux. La naissance du sentiment amoureux, ce qu'il provoque de plaisir, de souffrance, d'angoisse, tout cela est très bien rendu. On lit sur le visage et dans le jeu de Thimothée Chalamet (la façon par exemple dont il se déplace) presque l'intégralité de ses sentiments pendant que Armie Hammer reste beaucoup plus énigmatique (on comprend pourquoi à la fin du film).
Une passion amoureuse, un été, avec en ligne de mire une séparation prévue et inévitable.
Ce qui est remarquable par ailleurs, c'est que cette passion naît entre deux hommes, mais que, justement, l'homosexualité n'est pas le sujet du film (contrairement à ce qu'on peut lire à droite et à gauche, ce n'est pas un film "gay"). Cette particularité n'est pas relevée comme telle dans le film, l'amour semble naturel, même vu par les parents d'Ellio ou par son amie Marzia.
Après avoir vu le film, j'ai lu le livre ; il est très différent et je trouve que le scénariste a fait une très bonne adaptation qui rend l'histoire plus universelle.
Les scènes marquantes :
- la "déclaration" autour du monument aux morts : toute la difficulté à dire ses sentiments, la caméra qui tourne, splendide !
- Le départ d'Oliver : la souffrance, la tristesse d'Ellio, retenues, qui explose au téléphone quand il appelle sa mère au secours pour le ramener. Ce coup de fil est déchirant.
- Un autre coup de fil, à la fin du film, entre Ellio et Oliver : tout est encore vivace, toujours indicible, et pourtant révolu.
- La scène finale, splendide, sur la merveilleuse chanson de Sufjan Stevens...
Un film à voir absolument, mais attention, il y a un gros danger de ne pas en ressortir le même !