Dans la chaleur de l'été italien, Elio, 17 ans, se voit soudainement troublé par l'arrivée d'Oliver le nouvel assistant de recherche de son père. Call me by your name est un film qui mélange habilement la douceur esthétique et la violence des émotions qui se fracassent par vagues dans l'esprit des deux hommes. Découverte des corps, des désirs, de l'amour, le film parle aussi de l'instant présent et de la rareté du bonheur. Il est le présent mélancolique d'un temps presque déjà perdu, malgré une narration voulue au présent contrairement à la nouvelle d'origine.
On comprend pourquoi ce film a révélé au grand public Timothée Chalamet qui incarne avec intensité tout le spectre des émois adolescents. Mais Armie Hammer se révèle tout aussi excellent dans ce balancier entre assurance arrogante et vulnérabilité enfantine. La séquence entre Elio et son père est réellement touchante dans cette mise à nue de la figure paternelle, qui voit en son fils un courage et une grâce qu'il n'a pas su cultiver. Le jeu d'acteurs est souligné par une belle maîtrise des couleurs et des clairs-obscurs, et la musique enveloppante et mélancolique de Sufjan Stevens.
Il est de ces films qui peut vous faire regretter les occasions manquées mais aussi chérir ce que l'on a, amitié comme amour avant tout relation intime entre deux êtres.