Intriguant personnage joué par Adjani, passionnée par la sculpture depuis toute petite, et fascinée par Rodin. Ils ont 20 ans d'écart, et entre eux naîtra un amour interdit et intense. Mais le grand maitre, déjà célèbre, est habitué aux aventures que sa compagne officielle tolère, et refusera de l'épouser, ignorant qu'elle attendait un enfant de lui. Alors Camille avorte, et son monde s'écroule. L'amour devient haine. Comme lui suggere son père, Rodin n'est qu'un voleur, qui a profité de son talent (pour finir les Bourgeois de Calais notamment) et l'a rendu impropre au mariage comme ne manque pas de lui rappeler sa mère. Elle ne se remettra jamais de cette liaison, tombant dans une paranoïa qui l'isolera du monde, ce qui la menera à l'asile.
On apprecie la psychologie des personnages : l'exigence et la déception du père, qui a façonné la vie de Camille plus que Rodin lui même. Le jeune frère Paul a eu la chance de s'éloigner de ce père qui avait trop d'influence, même si le moteur de sa réussite est aussi la reconnaissance paternelle qu'il n'a pas eu petit.
Depardieu et Adjani sont évidement grandioses, et ils incarnent leurs personnages qui bouillonnent d'émotions, et on est triste de voir cette jeune fille dériver vers la folie. On apprécie aussi les oeuvres d'art qui marquent les différentes étapes du récit. Et pour le bémol, je pense justement aux phases de démence, qui sont un peu longues et dérangent.