Double tranchant : délire personnel ou comédie sympatoche ?
Camille Redouble est à double tranchant.
En le voyant on passe un merveilleux moment, plein de poésie, de douceur, et dialogues qui fusent, de situations cocasses, d'ambiances colorées qui foutent la pêche, d'acteurs excellents (Noémie Lvovsky la première), de bons sentiments, de séquences magiques et belles à pleurer (grâce à Moreau et Vuillermoz sublimes en parents), de délires qui évoquent l'adolescence avec brio, celle des années 80, qui ne se prenait pas la tête avec tout et se contentait de vivre et d'être joyeuse.
Et puis il y a le revers de la médaille.
Avec du recul on repense à ce film qui prend alors une toute autre apparence. Ce merveilleux moment se révèle alors un exercice de style ridicule, délire personnelle d'une actrice - réalisatrice vaniteuse et égocentrique, qui se livre et confond cinéma avec rendez vous chez le psy. En effet il n'y en a que pour Camille, ses caprices de bourgeoises artistes qui se donne un genre, se crée des problèmes, et qui en revenant dans le passé après un début bien chiant et déprimant, s'en crée de nouveaux, se prenant la tête pour des futilités, et nous prenant la tête par la suite.
Le tout enrobé dans un pseudo sens artistique qui se révèle dans des séquences sonores, des effets de style, un générique alambiqué et surprenant. Et une fin morose et fade, qui nous laisse un peu dans le vague.
Bref il y a vraiment beaucoup à dire de ce Camille Redouble qui aura tant fait parler de lui, qui nous aura fait rire, qui nous aura fait pleurer, aussi bien que nous énerver et nous prendre la tête.
Comédie drôle et décalée ou simple délire personnel imbu de lui-même ?
Les deux à la fois.