Le sujet est magnifique et tragique (enlèvement d'enfants à la naissance de femmes péruviennes pauvres et crédules). La photo est superbe. Le rendu de la sur-pauvreté et de cette vie où le seul petit espoir est celui d'un enfant, tout ça est magnifiquement rendu.
Mais quel dommage de l'avoir traité avec ce parti pris de la contemplation et des scènes qui durent 10 minutes pour bien insister sur certains thèmes manifestement chers à la réalisatrice.
Pourquoi avoir demandé au personnage principal, cette femme certes accablée, certes, par le malheur et le destin, d'être si molle et décalée dans ses réactions : lorsqu'on a le sentiment qu'elle devrait se battre et insister, elle pleure et chante avec sa voix à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Et inversement elle hurle et tambourine pendant des instants qui semblent durer une éternité sur une porte close où, manifestement personne n'est plus derrière pour lui ouvrir.
Encore une fois, ce que vit cette femme est abominable et elle perdra finalement tout dans cette histoire. Et le côté sur-sombre du film le souligne bien.
Le problème à mon sens est la mise en scène et ce parti pris de la lenteur qui piège ce long-métrage et fait qu'on en ressort totalement frustré et les oreilles encore écorchées par la dernière chanson insupportablement interprétée a capella, à s'en boucher les oreilles.