Tiens tu peux me passer un sac à vomi car aujourd'hui, c'est Cannibal Holocaust!
Voilà, enfin je l'ai vu! le film polémique de Ruggero Deodato et autant dire que je n'ai pas été déçu.
Avec toutes les choses que j'avais entendus et lus sur ce film, j'ai eu peur qu'une fois devant, ce ne soit pas aussi extrême que ça aurait dû l'être.
Mais pourtant non, le film à 30 ans et en matière de violence, je ne crois pas qu'il se soit fait dépasser encore aujourd'hui.
Pour revenir sur le scénario, je l'ai trouvé vraiment bien construit, car il se divise en deux parties.
Dans la première, on suit Monroe, un homme partit en Amazonie pour retrouver des reporters disparus.
Et la deuxième se passe à New York, et elle nous montre le visionnage des pellicules retrouvées par ce dernier.
J'ai trouvé ce montage en deux actes extrêmement ingénieux, car il permet de nous familiariser dans un premier temps avec les Autochtones, une tribu cannibale, possédant des rites violents, mais qui peuvent faire preuve d'hospitalité et surtout, se montrer humains.
Et lorsque Monroe, retrouve les corps des reporters recherchés, on est vraiment aussi curieux que lui de découvrir ses pellicules, pour voir comment ils s'y sont pris pour finir dans cet état.
Il faut quand même dire que ce film n'est pas pour tout le monde, car je peut vous assurer que je ne suis pas facilement déstabilisé devant un film mais ici, devant certaines scènes, je me suis dit: Non, ils n'ont pas osé, c'est dégueulasse!
Dans Cannibal Holocaust, dans le but d'être plus crédible, des animaux ont vraiment été tués (j'ai du mal à accepter ça, et ce sont surtout ces scènes qui m'ont fait réagir), au point que le réalisateur soit passé devant la justice pour cruauté animale (il a notamment annoncé plus tard qu'il regrettait les méthodes qu'il avait employées). Mais il faut dire que ces scènes ajoutent un impact, un réalisme au film, et l'on vient même à se demander si les meurtres humains ne sont pas eux aussi, réels, car les effets sont extrêmement bien fait.
Sinon le film a été tourné en partie en forêt amazonienne, caméra à l'épaule avec des plans ingénieux et des couleurs éblouissantes. et justement, la beauté de cette nature jure complètement avec la violence de l'histoire, cela donne donc une ambiance très déstabilisante.
Le deuxième acte est le plus important car il sert à mettre en place la morale du film, peut-être un peu grossièrement, mais pas moins efficacement!
Elle est filmée en caméra épaule, et assez souvent, les personnages filmés s'adressent au cameraman, donc à nous aussi. ils veulent nous prendre à parti, nous rendre un peu complice de ce que font ces salauds.
Dans l'action, on nous montre les reporters, à la recherche d'une tribu de cannibale vivant au fond de la forêt, sauf qu'une fois qu'ils les ont trouvés, il rentre dans une entreprise de destruction absolument abominable dans le seul but de ramener des scoops. pour résumer, ils violent, ils tuent, ils brûlent des villages, ils se comportent comme les pires colons existants. Mais eux ne prennent pas conscience du mal qu'ils font, ils méprisent les habitants locaux, les traitent de sauvages et pensent qu'ils leur apportent la civilisation. Toutes ces scènes sont réellement suffocantes et l'on attend qu'une chose, c'est que ces soit-disant reporters meurent, souffrent ce qui nous introduit dans ce cycle de la violence. Nous n'arrivons jamais à savoir qui est le plus cruel. les "sauvages", les reporters, nous?
Ce film permet vraiment de nous interroger sur ce qu'est la civilisation, c'est l'évolution technologique, des codes, des mœurs, une abolition de la violence, l'accès aux informations?
Le sensationnalisme des médias est aussi mis à mal ici, en nous montrant des reporters devenant psychopathes et prêts à tous pour trouver ce qu'ils cherchent, une image choc!
L’interrogation posée à la fin résume un peu tous les enjeux de cette réalisation. Qui sont les vrais sauvages?
Que vous aimiez ou pas ce film, dans tous les cas, il ne vous laissera pas indifférent!