J'écris à chaud, 30 minutes après la fin du film. Voici la parole d'un homme bouleversé. Bouleversé par un film, comme ça ne m'était pas arrivé depuis presque 10 ans. J'ai été souvent un peu ému par des films, comme tout un chacun, mais là c'est un autre niveau, le niveau d'un très grand film. Je remercie la personne qui m'en a parlé. Sans elle, je serai peut-être passé à côté de ce pur bijou.
Je tire mon chapeau à la réalisatrice Nadine Labaki que je ne connaissais pas. L'interprétaion est impressionnante, notamment celle du jeune Zain (c'est aussi le prénom de l'acteur). Ce jeune à un grand avenir dans le cinéma. J'ai appris que les acteurs principaux n'étaient pas professionnels et certains sont mêmes sans papiers, donc dans une situation quasi-similaire avec les personnages qu'ils interprètent. Cela rajoute du réalisme au réalisme, rien ne nous trompe, rien n'est surjoué, nous sommes dans les rues de Beyrouth. Sans parler des musiques qui viennent sublimer l'oeuvre, triste, émouvante, mais pleine de vie portée par Zain.
Certaines critiques négatives ont pointé du doigt que la seule vocation du film était de faire pleurer dans les chaumières. Je ne suis pas d'accord. Je pense qu'il a été aussi fait pour montrer une réalité du Liban, pays qui accueille énormément de réfugiés Syriens, et qui visiblement n'en a pas les moyens humains, matériels et économiques.
Je m'attendais à du très bon avec les 3 prix obtenus à Cannes en 2018, la sélection aux Oscars, aux Césars et aux Golden Globes; et j'ai vu de l'exceptionnel. Ce Capharnaüm entre dans le top 10 de mes films préférés.