Tiré du roman de Rafael Sabatini, le "Captain Blood" de Michael Curtiz est sans aucun doute ce qui ce fait de mieux dans le swashbuckler, dans le bon vieux film de pirates que nos parents devaient sûrement regarder d'un oeil admiratif sur un vieux poste de télévision noir et blanc aux sautes d'image incessants. Comme je les envie.
Oui, car "Captain Blood" est un pur concentré d'aventure à l'ancienne, de la magie à l'état pur jetée à même la pellicule, un divertissement grand public dans le sens le plus noble du terme, offrant toute une gamme d'émotion, passant du suspense à l'exotisme, de la romance à l'action, sans jamais qu'aucun de ces ingrédients ne vienne prendre le pas sur les autres.
Bien que souffrant de quelques longueurs à mi-parcours, "Captain Blood" est un splendide livre d'images palpitant et jouissif, d'une beauté picturale qui ne connaîtra qu'un concurrent, le "Robin des bois" du même Curitz et ses couleurs flamboyantes, un poème visuel qui vous déglingue la rétine dès le premier plan sur ce cavalier fauchant le vent et les bois devant un arrière-plan délicieusement théâtral, donnant la merveilleuse impression de feuilleter un vieux pulp sous la couette, à la lumière d'une vieille lampe de poche.
N'en jetons plus, "Captain Blood" est tout simplement le haut du panier du film d'aventure tel qu'Hollywood en produisait à la pelle, une merveille portée par un casting de sacrées trognes dont trône bien haut le bondissant Errol Flynn, un flacon ô combien précieux contenant rien de moins que l'essence même de tous les songes des petits garçons endormis rêvant de corsaires, de carte au trésor, d'abordages et d'île paradisiaque.