Captain Kronos était en quelque sorte le projet destiné à sauver la Hammer, alors en décrépitude totale dans les années 1970, car les films horrifiques que le studio proposait paraissaient démodés quand, de l'autre côté de l'Atlantique, Warner proposait une flippe d'un autre genre avec L'exorciste, sorti quelques mois plus tôt. Premier (et dernier) film réalisé par Brian Clemens, plus connu pour avoir produit Chapeau melon et bottes de cuir, Captain Kronos se vit comme une aventure, où un soldat est appelé d'un petit village d'Europe centrale car celui-ci a constaté de troublantes disparitions de jeunes femmes, qui s'avèreront être des victimes de vampires.
Dans des décors dignes de la SFP anglaise, on a un mélange entre du fantastique et de l'horreur, où les maquillages sur les victimes font parfois illusion ; les conséquences des attaques de vampires font qu'elles paraissent prématurément vieillies. Il y a aussi la présence de la belle Caroline Munro en villageoise qui, pour cacher sa poitrine, a les cheveux suffisamment longs pour couvrir tout cela.
Mais comme d'habitudes, les affiches de l'époque vendaient beaucoup de rêve, et c'est de la poudre aux yeux à l'écran, avec notamment la présence de l'acteur principal, Horst Janson, dont je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir (feu) Patrick Juvet ! Alors déjà que je m'attendais à ce qu'il chante Le lundi au soleil (et aurait permis au film de se terminer plus vite), il faut dire que le charisme de l'acteur est, disons, discutable. Mais surtout, que c'est mal filmé, avec des figurants qui ont l'aide de se demander où ils sont, et une histoire tout aussi bidon, mais qui n'est en fin de compte qu'un galop d'essai pour lancer une franchise basée sur le Capitaine Kronos.
Peine perdue, car le film sera un échec, qui clôturera aussi sec la carrière de Brian Clemens en tant que réalisateur, mais qui précipitera encore plus la Hammer sur la voie de la faillite.