Le film est mauvais, c'est dommage : des choix de montage loufoques (avec des couleurs... gloups) ; des bruitages dérangeants (viens on fait le bruit des mitraillettes avec notre bouche tout au long du film pour rappeler l'assassinat imminent de Sankara...euh, pardon ?!) ; aucune recherche documentaire qui apporterait des éléments nouveaux sur la vie de Sankara et une mise en récit de ses années au pouvoir et de son conflit avec Blaise Compaoré qui ajoute au mystère plutôt qu'elle ne le dissipe. Compaoré apparaît comme le grand méchant, le mal absolu - il n'est d'ailleurs filmé qu'ainsi : silencieux, toujours dans le dos de Sankara, avec les yeux de la traitrise et ses mains d'assassins qui se frottent en complotant... Du coup on ne comprend rien à cet assassinat. Et ça donne au documentaire un vieux twist idéaliste et romantique : Sankara incarne la liberté et l'intégrité assassinées par un dictateur sanguinaire avide de pouvoir. C'est la la fougue et la liberté contre la veulerie et l'appétit, le bien contre le mal, la lumière contre l'obscurité... Bref. C'est d'un manichéisme un peu bas du front.
Évidemment la fougue révolutionnaire de Sankara, son intelligence politique et sa parole solaire sont remarquables et sauvent le reste.