Formidable.
On y voit ce chef d'état de 33 ans conduire le développement d'un des pays les plus pauvres du monde avec des principes humains.
On y entend ses slogans à la phraséologie d'inspiration marxiste repris aux frontons des bâtiments qu'il a fait construire.
C'est l'homme politique simple, sain, le leader, le chef que tout peuple rêve d'avoir. Ce type de même pas 40 ans se présente à la tribune de la conférence des chefs d'états africains et les fait tous rire en quelques phrases de discours ; il explique devant un Mitterrand qui charrie ce que la France fait de pire en chauvinisme et en compromission morale pourquoi il a interdit le vote à bulletin secret dans son pays. On le voit expliquer mieux que ne le feraient les storytellers modernes le rôle de chef qui est le sien : entrainer les gens, leur raconter à chacun une histoire.
A l'aide de principes simples, il insuffle à son pays le goût de la dignité et de l'effort, le refus de la prise en charge et de l'assistanat.
Il faut le voir prendre la parole en public avec des gens en cercles autour de lui. Ses qualités transpercent l'écran : l'esprit vif, l'humour, une grande intelligence, la connaissance de son peuple et un talent d'orateur.
Il prône l'autonomie alimentaire, la scolarisation des enfants, le combat contre la corruption, contre la mutilation des femmes, contre la mentalité d'assisté. Que ce qui soit produit en Afrique y soit consommé.
Sa sincérité et son charisme touchent, émeuvent : c'est impossible de résister. Impossible de ne pas rire quand on le voit voler un Boeing à Khadafi ou quand quelques personnes se mettent à tchipper dans la salle à l'apparition des photos de lui et Compaoré.
Le documentaire est évidemment élogieux, ne propose pas vraiment d'analyse géopolitique mais raconte une très belle histoire et le fait bien ; tout au plus regrette-t-on un bruitage malheureux et l'insertion d'un plan très court de Compaoré une bonne dizaine de fois pendant le film.
Pour le reste, c'est du bonheur en barre. Courrez le voir tant qu'il est au cinéma.