J'avais un peu d'espoir pour ce film de Moore. Mais non, le bougre s'enlise vraiment.
Ici, il tombe bien bas et fait beaucoup appel au sentimentalisme, avec des gens tristes accompagnés de silences gênants. Pour ce qui est de l'aspect pédagogique, c'est très simplifié, de quoi se méfier. Surtout quand le bonhomme apporte des exemples salutaires sur un plateau d'argent, comme cette entreprise démocratique ; ça m'a fait penser à son film où Moore compare les USA avec les pays européens et met en valeur certains aspects de manière superficielle : c'est sans doute en partie à cause de lui que le système éducatif suédois est fantasmé par chez nous, alors qu'en fait il n'est pas tellement meilleur que le nôtre. Et quand je repense à ça, je me dis que c'est pareil ici, que le bonhomme a très certainement enjolivé le tout pour gagner son point. Mais en même temps, le bougre ne se remet jamais en question et offre une vision très manichéenne de son sujet.
La mise en scène est un peu agaçante : Moore aime se mettre en scène et jubile ici du fait qu'il est connu et redouté, ça prend carrément le dessus sur le sujet du film. À part ça, la caméra bouge bien, tourne autour de Moore, capte les réactions de chacun, zoome pour capturer un visage en pleur. Le tout est un peu long, mais le film en soi est bien rythmé quand on prend scène par scène. Moore a une bonne voix, avec des intonations qui donnent envie de l'écouter. Il choisit bien ses intervenants, il sait clairement qui utiliser pour conquérir les spectateurs.
Bref, pas terrible, pas assez neutre, pas assez creusé... du Moore quoi !