Voici sans doute le film Marvel qui provoqua chez moi le plus d'attentes jusqu'ici. Évidemment, comme souvent dans ces circonstances, la déception fût au rendez-vous.
Je n'ignorais pas qu'il fût impossible de reproduire à l'écran le schisme de ce long arc narratif des comics.
D'abord car le matériau ciné n'est pas aussi fourni que celui des bulles. Puis parce que le MCU est ce qu'il est, une série dont les phases sont les saisons, les cliffhangers sont les scènes post-générique et les films, de longs (parfois trop) épisodes.
De ce fait, et puisqu'il entamait une nouvelle phase, il ne pouvait prétendre au grand bouleversement attendu.
Je le savais. Mais j'espérais (comme j'espère toujours House of M) en essayant de m'en empêcher. Les espoirs déçus en salles obscures me sont amers. Surtout concernant le divertissement dit à grand spectacle. Encore plus lorsqu'il s'agit d'un de mes "dada" remontant à l'enfance.
Malgré moi j'espérais pourtant.
Espoirs déçus donc.
Pourtant, après une troisième vision, je dois admettre que je ne le hais point ce film. Mais ses lourds défauts m'empêchent de vraiment l'apprécier.
En premier lieu, en sous-titrant Civil War le troisième film intitulé Captain America. Si, comme dans les comics, les factions divisées se rassemblent autour des figures tutélaires de Cap et d'Iron Man, il s'agirait plus d'une extension au second film Avengers - l'ère d'Ultron, où certaines dissensions apparaissaient déjà entre les deux leaders.
Ensuite, pour gonfler les rangs de nos costumés, puisque Thor et Hulk sont aux abonnés absents, les petits nouveaux issus des précédents films sont intégrés à l'équipe, apparaissent aussi deux personnages majeurs dans l'univers connecté. Si Black Panther est plutôt bien amené dans cette première apparition du personnage, le souci vient de celle de Spider-Man, trop artificielle, gros sabots et cheveux sur soupe. Pourtant le jeune T. Holland est pas mal dans une version ado et débutante du tisseur. Dommage.
Si j'ai apprécié le choix de Daniel Brühl pour incarner le Baron Zemo, mis à part les origines de sa volonté de vengeance, son personnage est finalement trop effacé pour laisser un grand souvenir. Civil War n'avait peut-être pas besoin de méchant à proprement parler, mais la prod du MCU n'aime pas le risque en ce qui concerne ses figures de proues.
Risques également absents d'un final attendu, disons plus dramatique pour certains membres de l'équipe.
Alors oui, la "BiG" scène d'action, combat fratricide entre tous les héros, est bien foutue et plutôt lisible même si la palette se fait sentir par moment (Spider Man et Ant-Man en géant). Le combat final, opposant les ex-leaders des Avengers, marque bien le schisme entre eux et lui aussi est réussi, quoiqu'un poil longuet.
Le fin mot reste déception. Du point de vue des comics, c'est une évidence. Mais jusqu'ici, les films Captain America faisaient partie des bonnes surprises que j'avais plutôt appréciés. Je suis déçu, je suis déçu, déçu, déçu...