Le voici, le premier Avenger, et pourtant Marvel à choisi de nous le présenter en dernier avant le film dédié à l'équipe entière, qui comportera donc six membres : Iron Man, Thor, Hulk, la Veuve Noire, Hawkeye et last but not least Steve Rogers aka Captain América.
L'histoire du super soldat commence durant la seconde guerre mondiale, et c'est ce segment qui fera la part belle au cinquième film du MCU (hormis la séquence inaugurale et la conclusion finale reliant Cap à ses futurs coéquipiers via le personnage récurrent de Nick Fury, incarné par Samuel Jackson).
Tout en contant l'origin-story d'un gringalet au grand cœur épris de justice, transformé en armoire à glace dotée de capacités hors-normes, le scénario s'en donne à cœur joie. Politiciens intéressés, scientifiques louftingues (peu importe leur côté), love crush, militaires bourrus, machines de guerre gigantesques et/ou trop stylées (la Batmobile et le Batplane de Crâne Rouge), et bien sûr... D'affreux nazis, et leur homologues scientifiques occultes, HYDRA ! Absolument toutes les portes ouvertes sont enfoncées et les clichés, d'un genre pourtant neuf, sont énoncés et/ou montrés. Mais comme pour ses précédents films (Thor mis à part), Marvel montre son savoir-faire en matière de divertissement.
Échaudé par le navrant Thor, je lançais le film avec un à priori négatif. Encore renforcé par mon désamour du personnage datant de mes lectures d'antan. Je le trouvais alors suranné, obsolète et dépassé.
Et puis, lorsque Steve Rogers passe de l'avorton à monsieur muscle, je dois admettre que jusqu'ici, je ne m'ennuie pas. Pourtant je reste méfiant. Je sais qu'arrivent certains éléments susceptibles d'être gênants, notamment le costume. Rapidement, je constate que mon plaisir ne faiblit pas. Dans une partie rappelant Mémoires de nos pères de Clint Eastwood, l'apparition du costume prend tout son sens (même s'il reste ridicule et moqué au sein même du film) et puis le dernier tiers du film propulse le Captain dans le combat et la lutte contre HYDRA. Cette partie finale présente traumatisme originel (la mort de Bucky) et les raisons de la survie de Rogers, hibernatus des temps modernes.
A l'époque, j'émettais de solides réserves sur Chris Evans à cause des rôles de beaux gosses ultra lisses au sourire ultra-brite qu'il incarnait. Et aussi pour sa participation aux deux Quatre Fantastiques risibles en tant que Johnny Storm, la torche humaine. Là encore je me trompais, s'il n'est pas du niveau d'Edward Norton (Hulk) ou de Downey Junior (Iron Man), il reste bien plus crédible que Chris Hemsworth (Thor). Il incarne son personnage avec application, lui apportant même une profondeur inattendue.
La réussite du film tient aussi au reste du casting : Tommy Lee Jones, Hayley Atwell, Toby Jones, Dominic Cooper, Stanley Tucci et un bad guy de haut niveau, Hugo "mister Anderson" Weaving.
Les effets spéciaux font vraiment le job. Le rendu du physique de gringalet est simplement bluffant.
Côté mise en scène, pas grand chose à signaler. Joe Johnston (Chérie, j'ai rétréci les gosses ; The Rocketeer ; Jumanji ; Wolfman) est un honnête fabricant plutôt bon dans le divertissement. Sans sortir d'une production très calibrée, son film possède un excellent rythme.
Après le catastrophique Thor, les très moyens Iron Man 2 et Hulk, Marvel redresse la barre avec l'un de ses héros les plus emblématique, qui recolle au niveau du premier Iron Man. La surprise en moins. Divertissement rythmé de bonne facture.
En attendant la finalisation de la phase 1 du MCU avec la formation de la Big Team... Avengers Assemble !