Quelques a priori m'ont conduit à reculons vers "Captain America" : la crainte d'une propagande patriotique exacerbée portant sur la supériorité et la suffisance assumées d'une Amérique inébranlable...Mais Joe Johnston a eu l'intelligence de ne pas nous noyer sous cette bile. Toutefois son film me laisse l'impression d'avoir assisté à un double programme !
Une première partie réussie sur la genèse du super-hero 1.0 : les scènes s'enchainent dans un entertainment total grâce à une réalisation maitrisée et un scénario appliqué. La reconstitution du New-York des années 40 est irréprochable, Chris Evans (alias Captain America) aussi baraqué que Tintin c'est épatant, la pige de Tommy Lee Jones et son visage d'écorce d'arbre est sympatoche, la présence et l'importance primordiale du daron de Tony Stark (Dominic Cooper) dans l'émergence du Captain, le patriotisme traité aun second degré évitant de filer la gerbe... Tous ces éléments constituent un cocktail savoureux pendant lequel l'ennui et le temps sont enfouis sous le tapis.
Et puis...Badaboum ! Le second volet délivre une intrigue stéréotypée, un bad guy de pacotille (un parent de Hellboy ?!), une romance AB Productions, des scènes d'action bâclées toujours trop courtes, une armée de super-vilains pataude et inoffensive... Un comble de s'ennuyer durant la partie action ! Une telle soupe remémore les périodes peu glorieuses de James Bond lorsque Roger Moore ou Timothy Dalton tiraient la franchise vers le bas.
Pour anéantir Hydra, une nébuleuse armée aussi puissante et fanatique que les Nazis, il suffit à Captain America de courir le 100 mètres en 7 secondes, franchir 6 mètres au saut en hauteur, 15 mètres en longueur, distribuer crochets du droit, coups de tatane de l'extérieur du droit et tantôt frapper de son bouclier Téfal qui est une insulte au camouflage !
Le twist final (feat Samuel Lârrent Jackson) sauve Captain America d'un piteux 3/10 qui lui aurait donné des airs de Capitaine Caverne !