Avec Avengers, les studios Marvel ont trouvé leur formule gagnante. On oublie l’originalité et on se concentre sur une réalisation efficace, des acteurs confirmés, un second degré quasi permanent et des effets spéciaux irréprochables. A défaut d’obtenir des chefs d’œuvres, le succès commercial est assuré. Pas sûr que ça soit une mauvaise nouvelle quand on voit ce donne « Thor, the Dark World » et « Captain America, the Winter Soldier » par rapport à leurs ainés respectifs. Alors que les deux premiers films oscillaient entre le catastrophique et le médiocre dans l’ombre d’Iron Man, leur suite a profité du tournant Avengers pour gagner en intérêt. Les deux Chris (Evans et Hemsworth) ont arrêtés de jouer les super héros profonds et taciturnes pour se contenter du rôle de bourrin assumé qui leur va mieux (n’est pas Brad Pitt qui veut les gars).
Aucune nouveauté donc pour ce Winter Soldier qui suit le sillon de la franchise sans prise de tête et offre un divertissement tout à fait agréable. Beaucoup de clins d’œil à l’univers Marvel pour les fans, ça coûte rien et ça fait plaisir, et des retournements de situations visibles à des hectomètres qui vous permettront de dire à vos potes/copines/frères/parents/animaux/amis imaginaires d’un ton blasé : « Tu vois je te l’avais dis ».
Reste que le point essentiel du film n’est pas là. Car au milieu de toutes ces explosions hollywoodiennes et de cette ode mielleuse à la liberté se cache une constatation pétrifiante, les nazis sont le mal et le mal est immortel. Sans déconner, il est probable que tous les producteurs, les réalisateurs et les scénaristes du monde se lèvent le matin en adressant une pensée émue à Adolf H. pour leur avoir offert la roue de secours du siècle. Tu veux faire un film mais tu ne sais pas qui inventer pour représenter l’horreur et la cruauté absolue ? No soucis, tu colles deux nazis, trois croix gammées, un camion SS et un général chleuh et ça va tout de suite le faire. Donc en 2012, cachés dans des caves secrètes et disposant d’un matériel totalement obsolète, les nazis rêvent encore de conquérir le monde. Le tout sans prendre la peine de recycler leurs plans.
« Argh, haben die Amerikanischen unser machiavellistischer Plan vereitelt! Kein Problem wird man dasselbe in einigen Jahren genau wieder ausgraben sie, werden von hier da vergessen haben ».*
Extrait du monologue final du méchant principal de 90% des films. On ne s’en lassera jamais.
Tout le monde l’aura donc compris, ce film est une pierre de plus dans l’aventure Marvel au cinéma. Rien de transcendant, rien de fou, mais une œuvre qui donne ce qu’on attend d’elle et c’est déjà pas mal. Et puis il flotte comme l’impression que le final de tout ça vaudra le détour.
- « Argh, les américains ont déjoués notre plan machiavélique ! Pas de problème, on va ressortir exactement le même dans quelques années ils auront oublié d'ici là ». (Comme toute personne responsable et luttant du côté du bien, l’auteur ne parle pas allemand et ne peux être tenu responsable de ses erreurs dans cette langue).