Tom Clancy's Captain America.
Malgré une seconde partie plus conventionnelle et des séquences d'action anecdotiques, le premier "Captain America" m'avait agréablement surpris, grâce notamment à un regard à la fois lucide et nuancé sur son héros étoilé, ainsi qu'à son charme rétro indéniable. Ce second récit se déroulant désormais dans notre présent, j'avais déjà plus de craintes, surtout que l'artisan Joe Johnston n'est plus aux commandes.
Passée une première bobine digne d'un bon Steven Seagal, "Captain America: Le soldat de l'hiver" devient véritablement intéressant, délaissant le second conflit mondial du premier volet pour le Washington actuel, ancrant son récit dans le genre inattendu du thriller politique dans la droite lignée des "3 jours du Condor". Une idée intrigante qui change agréablement, d'autant qu'elle permet d'aborder des sujets d'actualité comme la sécurité nationale ou le Patriot Act.
Dommage dès lors que le scénario ne survole que superficiellement ses thèmes passionnants, se contentant de nous servir indéfiniment la même intrigue cousue de fil blanc, proche d'une aventure de Jack Ryan. Ce qui n'empêche pas ce second volet d'être sacrément efficace, notamment lors de scènes d'action cette fois époustouflantes et parfaitement shootées, même si le montage aurait gagné à être un brin moins nerveux.
Essentiellement connu pour une poignée de séries cultes ("Arrested development", "Community"...) et quelques comédies anecdotiques, les frangins Russo étonnent derrière la caméra, dévoilant une mise en scène certes impersonnelle mais diablement efficace, et faisant preuve d'un respect exemplaire envers la mythologie qu'ils mettent en image.
Même si j'ai toujours du mal avec Scarlett Johansson en Black Widow et si le personnage de Steve Rogers n'est pas des plus intéressants (sa relation avec le soldat de l'hiver aurait dû être bien plus forte), "Captain America: Le soldat de l'hiver" est indéniablement un bon cru, à condition bien sûr de ne pas avoir déjà fait une overdose de super-héros.