Quand j’ai appris que Captain America allait être adapté en film (et compris par la même occasion qu’on n’avait pas fini de bouffer du Marvel à toutes les sauces), je me suis dit que ça allait être chiant comme la mort. Ce que je connaissais du personnage me laissant de marbre, justement à cause de son côté monolithique marmoréen, représentant de l’Amérique dans toute sa splendeur, avec tellement peu d’aspérités qu’on le prendrait presque pour la pierre d’Orthanc.
Et puis bon, j’ai vu les deux films, j’ai vu Avengers, et finalement le personnage finit par devenir sympathique. Il détonne dans cet univers fait de héros cyniques, ironiques, décalés, torturés… il prend son sens en creux dans le casting des héros Marvel adaptés à l’écran car il est l’opposé de Tony Stark, mais aussi parce qu’il est bien différent de Black Widow ou de Nick Fury :
Captain America n’a pas de plan, Captain America n’a pas d’ego. Captain America est l’archétype du bon soldat, à ceci prêt qu’il est capable de remettre en cause sa hiérarchie si il estime que celle-ci s’écarte de la justesse morale qu’il défend. Vendu ainsi, ça ne fait pas rêver. Mais dans cet ère où les blockbusters sont truffés de second degré permanent, de nivellement des enjeux et des valeurs, il apporte un sérieux bienvenu.
Mais il ne suffit pas d’avoir un personnage « classique » à se mettre sous la dent pour faire des bons films, et si le cadre du premier est plutôt sympathique car tranchant pour le moins avec les autres Marvel, il n’en reste pas moins qu’on s’ennuie quand même beaucoup et que le tout est particulièrement convenu.
Le second monte d’un cran puisque l’enjeu se double de la destruction du SHIELD et de la découverte de la gangrène HYDRA. Après, ça ne mange pas 3 pattes à un canard qu’à la fin elle se casse non plus. Tout ceci est très gentillet et complètement intégré dans la stratégie globale MARVEL/Disney de films dont le sujet n’est plus le cinéma mais l’Entertainment, tous de facture convenables de personnages calibrés et à ranger dans le cadre de l’expérience globale publicitaire.
Sinon Scarlett Johansson est jolie…