J’avoue une passion coupable pour le MCU. Avais-je besoin de voir ce film alors que tant de chefs-d’œuvre me restent à découvrir ? Je ne supportais pas l’idée qu’il puisse m’en manquer un. Je l’ai vu. Sans surprise, c’est mauvais.
L’idée d’introduire une super-héroïne ne me dérange pas, au contraire. La première partie n’est pas inintéressante, bien que sans surprise. Dommage que Brie Larson se croit tenue, en bonne Kree, de masquer toute émotion. Son jeu se réduit à un sourire figé en roulant des épaules. Même un Samuel L. Jackson pixelisé et rajeuni est plus expressif.
Le problème réside dans la définition de ses pouvoirs. Captain Marvel est toute puissante. Une fois conscience de sa force, elle ridiculise toute adversité. Pourquoi se battre avec les fantassins Kree alors qu’elle va anéantir leur flotte et imposer sa paix sur l’univers. Penser que ce malheureux géant extraterrestre de Thanos a mis toute une vie pour conquérir les « gemmes de l'infini » et imposer sa marque, alors qu’il a suffi à Carol Danvers de faire péter le Tessarac pour le ridiculiser. À l’image de son clone Superman, Captain Marvel est trop lisse et trop puissante.
Si Infinity War avait su nous surprendre, le scénario de Captain Marvel recycle les routines habituelles, la naissance du héros, ses traumatismes, sa gentille copine, son chat (ici mutant), le faux méchant, la poursuite (ici dans les canyons), la grosse surprise et l’inévitable artefact brillant.
La réalisation d’Anna Boden ne brille pas par son inventivité. Disney semble avoir mégoté avec son budget. Les visages figés des Skrulls font plastique. Les scènes de combats ou de foules peinent à réunir plus de dix figurants et, à l’instar des téléfilms fauchés, je les soupçonne de passer de scènes en scènes. Pis, la grande baston finale est avortée. La Carol est trop forte et annihile toute opposition.