Premier film tourné en oouleurs (en Technicolor, il me semble) au Japon, ce film est une réjouissante comédie. Presque pas d'intrigue, mais une description amusée des réactions des villageois à l'arrivée de ces deux jeunes femmes qui leur apparaissent comme "dévergondées" (et qui sont de toute façon passablement fofolles).
Le film est parsemé de chansons , mais cela n'en fait pas pour autant une comédie musicale. La musique (hors chansons) puise régulièrement dans les œuvres de Schubert (mention spéciale à la séquence du spectacle, à la fin, où un orchestre local massacre l'Impromptu hongrois...).Les chansons sont un mélange de mélodies populaires (non traditionnelles) japonaises et de titres jazzy rétro (même pour l'époque du tournage-1951). Le film joue d'ailleurs beaucoup sur le mélange des styles.
Ne pas chercher dans ce film un regard approfondi sur l'évolution de la société japonaise, ou la confrontation anciens/modernes, vu son intrigue minimaliste (mais le scenario, bien fichu, fait passer l'extrême minceur de celle-ci), même si le film joue sur les constrastes/mélanges entre modernité et tradition.
A noter que l'héroïne est interprétée par Hideko Takamine, l'interprète favorite de Naruse, et le directeur de l'école par Chisu Ryu, l'acteur fétiche de Ozu. Leur interprétation est totalement à l'opposé de ce qu'ils font dans les films de Naruse ou Ozu, quasiment à contre emploi, et à la limite de l'auto-parodie pour lui (d'autant plus que lui arbore à peu près le même look que chez Ozu -à noter qu'il y a un personnage féminin secondaire qui, lui, semble sorti d'un film de Naruse -le mélange , toujours...). C'est la cerise sur le gâteau de ce film, qui, sans être un chef d'œuvre impérissable, se révèle extrêmement plaisant.