Christoph Waltz, acteur autrichien au talent incommensurable était ma principale motivation pour découvrir le Carnage version Polanski, adapté de la pièce de Yasmina Reza. Le talent de l'acteur est tel qu'il parvient à constamment voler la vedette à ses partenaires.
Or, dans Carnage, il n'y parvient pas totalement.
Bien sur, son jeu est exceptionnel, et son personnage est celui vers lequel va le plus ma sympathie, mais ses partenaires sont tellement impliqués dans leurs rôles qu'il est difficile de ne retenir que son jeu. Il n'y a rien à redire concernant la totalité des performances, principale force du long métrage.
Tour à tour guerre de couple, guerre de genre, guerre d'idéologies, Carnage est une oeuvre difficile à qualifier. Cynique, atypique, parfois long, passionnant, bavard, absurde, comique, les qualificatifs ne manquent pas. Une chose est sûre : tous les éléments inhérents au style de Yasmina Reza sont présents. Au cours de cet échange où les émotions deviennent de plus en plus intenses, la courtoisie fait progressivement place à la folie. L'hypocrisie humaine s'efface pour ne laisser parler que rancœurs et frustrations... Pour notre plus grand plaisir (coupable). Ces deux milieux qui s'opposent avec violence créent des caractères forts et passionnants. Au gré des alliances qui se font et se défont, tout le monde en prend pour son grade. Les adultes ont un don pour compliquer les situations anecdotiques, ce film nous le rappelle bien.