Carnage offre une parenthèse dans la carrière de Polanski. Une simple adaptation théâtrale ou tout était déjà posé et pré-établit. Il ne transcendera pas le genre comme il avait pu le faire avec "La Jeune fille et la Mort" (également adapté d'une pièce de théâtre). Formellement, ça ressemble à du théâtre : huis clos, fermeture du film avec un fondu au noir (qui rappellera la fermeture du rideau), plans pour la plupart fixes, mais avec quelques steadicam, et aussi des plans un peu mouvants pour montrer l'ébriété des personnages en caméra subjective, ce qui est un peu facile, mais soit... Le film est un huis-clos total, seul le plan d'ouverture et de clôture du film (laissant place aux génériques) nous montre l'extérieur ; on aurait d'ailleurs pu allègrement se passer de ces plans. J'ai beaucoup aimé le principe des couples qui se défont et se recrées (les femmes ensembles et les maris ensembles). Le film est assez bavard je note de toutes petites longueurs, mais les dialogues sont toujours savoureux. La fin est un peu brutale, mais j'aurais eu du mal à voir comment le film aurait pu se conclure autrement. J'aurais également bien aimé que l'hystérie aille encore plus loin, que tout vole en éclat dans la maison, mais on est chez Polanski, pas chez Zulawski.