Le film commence malicieusement un certain 14 juillet 1789 avec la fête d'anniversaire de Caroline, fille d'aristocrate. Moment de frivolité qui n'augure pas du mélodrame à venir.
Issu d'une littérature féminine romanesque et sentimentale, le personnage de Martine Carol fait figure de femme-enfant futile et pas très cohérente, en tout cas sous la direction de Richard Pottier. Ballottée et menacée par les secousses révolutionnaires, subissant des avanies à n'en plus finir -et d'ailleurs, le film est trop long- Caroline chérie, mal mariée et ne rêvant que d'amour, est une héroïne trop sensuelle, trop maquillée, trop charmante pour être crédible dans la tourmente...
Il y a dans le roman de Cecil Saint-Laurent des drames, des amants, des séparations, des soupirs qui balisent, sans autre originalité que le décor de la Révolution, une aventure pour lectrices rêveuses. Et encore, la chronique historique n'est en définitive qu'un procédé dramatique complaisant, probablement parce qu''autour de Caroline, rares sont les personnages qui présentent un quelconque intérêt, une quelconque vérité.
La mise en scène se traine, sans idées, et seul le long épisode dans la maison de soin du cupide docteur Belhomme -sorte de Thénardier pour aristocrates menacés par l'échafaud- présente une réelle singularité. Malheureusement, les personnages y sont maintenus dans une représentation dépourvue de réalisme humain.
Cette ample aventure initiatique a le souffle court.