Une énième proposition Netflix qui m'intriguait sans pour autant m'exciter. J'allais probablement pas me connecter pour si peu sur le site du géant rouge. Sauf qu'à la fin de la bande-annonce, un détail me saute au yeux : Jaume Collet-Serra ??? Le réalisateur des superbes Unknown, Non-stop, Run all Night, The Shallows, The Commuter et Black Adam ??? Oooooook, pour le coup je veux bien monter dans l'avion !
Bon, faut pas non plus déconner : Carry-On ça réinvente vraiment pas la roue. C'est même pas vraiment un film de Noël comme tente veinement de nous convaincre les bande-annonces et 2-3 sapins et autres références éparpillées dans le film. Hormis un aéroport un peu plus peuplé que d'habitude à cause des fêtes, le contexte festif ne change absolument rien à l'histoire ni à son esthétique. Cette dernière est d'ailleurs bien dans la continuité de ce que nous avait déjà proposé Collet-Serra en terme de thrillers sous haute-tension. C'est propre sans toujours être très original, avec par moment quelques fulgurances visuelles sortant de nulle mais indiquant que c'est bien Jaume qui se planque derrière la caméra. Les messages des téléphones s'affichent littéralement en format XXL à côté des personnages tandis que surgit soudainement de nulle part une baston dans une bagnole filmée façon faux plan-séquence dégueulasse. Tout cela manque certes de subtilitié, mais j'apprécie quand le réalisateur essaye de nous prendre à revers plutôt que de livrer un produit trop attendu. Et niveau attente, là c'est aussi banco, puisque Jaume, il sait gérer la tension. Avec un peu de suspension d'incrédulité, cette histoire de contrôle de bagage devient par moment presque un calvaire tant la tension et le malaise grimpent au plafond. C'est tout simple, par moment j'avais besoin d'être sur mon téléphone tant ce qu'il se passait à l'écran me tendait comme un lance-pierre dans Angry Birds.
Faut dire que le réalisateur est aussi grandement aidé par un superbe casting, dominé par un Jason Bateman qui s'amuse à jouer le connard le plus froid qui soit. Une véritable redécouverte de cet acteur qu'on avait vu bien trop souvent dans un contexte humoristique. C'est bien simple, il fait de l'ombre au valeureux héros qui s'avère lui aussi être une bien belle surprise, avec un Taron Edgerton qui ne cesse de s'en prendre plein la gueule pendant plus d'une heure de film. Par contre Sofia Carson en petite-amie toute proprette, bien maquillée, bien coiffée et bien gentille, alors ça craint vraiment. Elle fait vraiment office d'objet féminin, sorte de petit ange dans un monde rempli de démon. Et niveau démon, n'aller pas chercher loin : c'est de nouveau le pauvre Theo Rossi qui doit se taper un rôle de giga ordure qu'on se réjouit de voir crever (forcément, le gars sait tellement bien jouer ce genre de personnage, Netflix l'a bien compris):
Malgré quelques lourdeurs scénaristiques à base de flics énervants et de leçons de moral, Carry-On se révèle être vraiment dans la continuité du travail de Jaume Collet-Serra. Un vrai divertissement devant lequel les minutes deviennent des secondes et qui saura probablement satisfaire les amateurs du genre.
Il est vraiment trop fort ce Jaume !