Ahh comme il fait plaisir Ridley Scott sur ce coup là. Il nous avait un peu inquiété la dernière fois avec son Prometheus bancale et écrit avec les pieds. Avec Cartel, on retrouve un polar plus posé avec une belle brochette d'acteurs. On retrouve Michael Fassbender dans le rôle d'un avocat qui veut se faire des extras en trempant dans le milieu des cartels de la drogue et qui va commencer à faire du business avec Javier Bardem, accompagné d'une Cameron Diaz en femme fatale aux pratiques sexuelles quelques peu dérangeantes. Le film est assez long et comporte énormément de dialogues dont certains assez abstrait et philosophique. On est pas loin d'un Tarantino sauf qu'ici, ça sert totalement une intrigue qui met du temps à se mettre en place, qui prend son temps. Fassbender ne sait pas vraiment dans quoi il met ses pieds, mais tant que ça marche, tout roule mais au moindre faux pas, c'est la descente aux enfers. Et à ce moment là, le film bascule dans une violence sèche et brutale, et le rythme s'emballe pour ne plus nous lâcher jusqu'à la fin.
En fait, ce qui est intéressant dans ce Cartel, c'est la manière dont sont traitées les personnages. Ils ne sont que des pions sur un échiquier, victimes d'une organisation qui les dépasse. Un peu à la manière d'un Old Country For Old Men, le Cartel a des allures d'un être surnaturel, omnipotent, décidant de la vie et de la mort de ses sujets. Comme si les dés étaient pipés dès le départ, le destin des hommes et des femmes suivent leur tracé, et que la plus innocente des décisions allait causé la perte de tout un univers. Le film est d'un incroyable nihiliste et on en ressort tout chamboulé.
Sachant que Ridley Scott a du faire le deuil du suicide de son frère Tony durant le tournage, on ressent comme un fantôme au-dessus de tout ça.