Pratiquement dix ans après "Les poupées russes", nous retrouvons le personnage de Xavier, cette fois expatrié à New York dans le but de se rapprocher de ses deux enfants depuis sa séparation d'avec Wendy, tout en jonglant avec sa carrière d'écrivain et les problèmes administratifs.
Si l'on pouvait penser que ce grand ado paumé campé par Romain Duris s'était assagi à l'aube de la quarantaine, il n'en est rien, bien au contraire, sa vie étant encore plus bordélique que par le passé, permettant à Cédric Klapisch de conserver une certaine cohérence thématique et stylistique, "Casse-tête chinois" fonçant tête baissée vers son objectif sans jamais se retourner, à l'image des opus précédents.
Abandonnant l'outil numérique pour la pellicule, Klapisch délaisse les couleurs chaudes du premier et l'architecture européenne du second pour mieux capter le bordel ambiant de la ville de New York, son aspect cosmopolite, ses rues tortueuses et bruyantes, faisant de son nouveau film un véritable livre pop-up, où surgissent quelques éléments éparses et où l'on se perdrait avec joie.
Moins naturel que les opus précédents, peut-être plus forcé, "Casse-tête chinois" souffre de quelques facilités d'écritures, Klapisch multipliant les clins d'oeil trop appuyés à ses précédents films et les situations attendues, jusqu'à un happy end extrêmement mal amené. Heureusement, le plaisir de retrouver les protagonistes de l'histoire est bien réel et le casting est visiblement ravi d'être là, même si certains pourront paraitre délaissés, à l'image de Wendy, peu développée.
Dernier opus d'une trilogie extrêmement attachante, "Casse-tête chinois" est clairement moins maîtrisé que ses ainés, la faute à une écriture parfois hésitante, mais n'en reste pas moins agréable et cohérent, drôle et énergique, offrant quelques belles trouvailles visuelles (le magazine porno qui s'anime) et surtout, l'occasion aux spectateurs de retrouver de vieux amis.