Arf ! Je sais ce que certains se diront en lisant cette critique qui fait partie des bien rares à oser mettre une note peu flatteuse à ce gentil "Ce n’est qu’un début". Alors bien sûr, je n'ai pas été insensible à ces gentils petits bouts de choux qu'on a envie de bécoter à tout bout de champs tellement qu'ils sont tout mimis tout plein... De même, comme beaucoup je n'ai pu m'empêcher de sourire et de rire à certaines de leurs remarques touchantes de simplicité. Mais bon... Une fois passé le message qui consiste à dire qu'on peut apprendre à philosopher très jeune et que cela peut changer beaucoup de choses, ce "Ce n’est qu’un début" n'a pas grand-chose de plus à nous offrir, sinon quelques perles de vocabulaire de la part de gentils petits gamins. Alors oui, ça va dix minutes, mais au bout d'une heure et demie je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir l'impression que le réalisateur passait à côté de quelque chose à force de ne se focaliser tout le temps sur la simple retranscription de la parole d'enfant. Alors sinon, c'est sûr, elle est bien commode et elle est à la mode cette façon très épurée et « documentarisante » de filmer, mais au final elle se contente juste d'effleurer là où on aurait pu approfondir davantage. Ce n'est pas un vieux plan fixe d’une gare moisie et l'image d'une vitre mal lavée qui vont donner de la profondeur à un film dont le sujet méritait mieux. Et donc au final, ce "Ce n’est qu’un début" ne fait que nous offrir un spectacle au fond très basique (pour ne pas dire effroyablement pauvre) parce que, comme beaucoup d'autres ces temps-ci, il se contente juste de rester caché derrière l'audace et la créativité de son sujet pour se dispenser d'être lui-même audacieux et créatif dans sa façon de le porter à l'écran. C'est bien dommage...