Film profondément pessimiste, qui montre le tragique de la guerre dont la logique continue de sévir. Impossible pour le héros de se soustraire à son engagement morbide et à profiter de l'amour, peut-être la seule raison de vivre dans ce monde. Autour de lui, la Pologne tente de se convaincre que la vie peut continuer après la guerre, que tout va mieux, que le pire est passé. Mais la fête sonne faux, est pleine de clowns tristes et de rires sardoniques un peu comme dans les romans de Joseph Roth. Ce qui est particulièrement bien réussi dans la réalisation, c'est le parallèle qui structure le film, entre la trajectoire nationale burlesque (qui voile à peine sa décadence) et la trajectoire individuelle tragique du héros. Certains plans sont cultes, comme cette discussion entre les deux amants sur le seuil d'un tombeau, et derrière un Christ pendu par les pieds au premier plan. Les motifs tiennent lieu de langage et sont très éloquents dans Cendres et diamant.