Bon courage !



Il est 21h, je ne sais pas encore ce que je vais voir comme film tandis que les deux "amies" qui m'ont forcé à les suivre au cinéma sont visiblement fières d'avoir réussi à m'amener jusqu'ici.


Première alerte : alors que l'ouvreur nous indique la salle (sans indiquer le nom du film), celui-ci me souhaite bon courage... Essayant alors de me rassurer, j'observe la faune présente dans la salle. Sur ma gauche est assise une femme seule d'une quarantaine d'années et pour le reste principalement des étudiants et des couples. A ce moment, je me dis que ce sera un film grand public, que ce que je vais voir ne sera sûrement pas le film du siècle mais je ne suis pas encore (trop) inquiet.


C'est alors que les bandes annonces sont projetées... Se suivent alors La Reine des Neiges, Clochette et la Créature légendaire et En Route. Je commence sérieusement à paniquer. J'entreprends l'étude de la disposition de la salle : la sortie est à moins de 10 mètres sur ma droite mais je suis séquestré par mes deux ex-amies qui se sont organisées pour me mettre entre elles.


Les bandes-annonces se terminent et le film est enfin projeté. Éclats de rire de mes voisines lorsqu'elles découvrent ma tête alors même que cela ne fait que trois petites minutes que cela a commencé. Je n'ai plus qu'un seul espoir : que cette séance ne dure pas plus de 90 minutes...



La photographie la plus laide du monde



Commençons par ce qui frappe le plus : la photographie ! C'est d'une laideur jusqu'ici inégalée (en tout cas pour ma part, je n'ai pas souvenir d'avoir vu un film aussi moche depuis très longtemps). Les couleurs sont agressives et les retouches numériques sont beaucoup trop flagrantes. L'objectif est vraisemblablement de créer un univers féérique en misant sur des couleurs criardes mais aucun charme ne réussit à être créé.


Les mêmes critiques peuvent être émises à l'encontre des décors et des costumes, lesquels sont sans saveur et ne réussissent à aucun moment à nous envoûter.



Des acteurs fades



Inutile de vous dire que je n'ai pas supporté longtemps Lily James. En fait je n'ai supporté aucun acteur mais je ne leur en veux pas trop. Avec un scénario et une mise en scène aussi faibles, c'est difficile de trouver la motivation et la capacité de jouer avec un minimum de conviction. J'ai eu un (très) faible espoir en voyant arriver Cate Blanchett dans sa robe verte mais celui-ci s'est très vite éteint également.



Une morale insupportable



Tout d'abord, sur la forme, les dialogues sont d'une niaiserie incomparable et les scénaristes se sont contentés de reprendre la version animée de 1950 pour en faire un film. Alors, évidement, personne n'attend de Kenneth Branagh qu'il adapte un classique de la littérature aussi bien que Akira Kurosawa a pu le faire avec Ran par exemple. Pour autant, un minimum de courage et d'originalité pouvait être attendu.


Or, en reprenant strictement la même trame que le dessin animé original, le film retombe exactement dans les mêmes travers (qui étaient à moitié pardonnables dans les années 1950' mais qui ne le sont plus du tout en 2015). En effet, c'est bien une ode à la servitude qui nous est ici contée. Jeune fille, sois obéissante, surtout ne te rebelle jamais car un jour, tu rencontreras un prince charmant qui te permettra d'accéder à une plus haute strate sociale. Alors bien entendu, ce moralisme est déjà présent dans le conte de Charles Perrault mais rien n'interdit le réalisateur de s'en détacher en 2015...


Les quelques interludes musicaux sont également à la limite du supportable tandis que les chorégraphies sont si peu travaillées qu'elles n'impressionnent plus personne aujourd'hui (j'ai repensé à La cité interdite et Le Guépard pendant le bal et cela m'a rendu triste).


Finalement, je retiens de cette séance que ces deux filles m'ont fait une très mauvaise blague et que j'ai sûrement vécu ma pire expérience de cinéma. J'espère sincèrement que les acteurs ont été bien payés parce qu'après une telle prestation, ils ne méritent même pas de continuer leurs carrières. Bref, ce n'était tout simplement pas du cinéma.

Créée

le 1 avr. 2015

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Kevin R

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