Le quotidien de la bourgeoisie huppée dans une ville italienne de province.
L'histoire se passe dans les années soixante. La vie des bourges de province vue tantôt avec la lorgnette, tantôt carrément par le trou de la serrure. Et c'est pas triste: qui couche avec qui, comment, pourquoi? Qui porte des cornes? Etc. Tout cela sous l'œil tantôt bienveillant, complice, victime ou sévère de l'industriel du coin, du professeur de médecine, du pharmacien, de l'architecte, de l'avocat, du curé, de son évêque. On est en bonne compagnie même si la détestation reste le dénominateur commun de tous les couples.
Le film est découpé en trois parties: trois histoires réunissant les mêmes protagonistes. Une soirée de fête ordinaire, une aventure extraconjugale ordinaire et une tournante ordinaire. Chacun joue son rôle à la perfection. Tout est bigrement huilé. La machine sociale fonctionne tellement bien que l'histoire pourrait être retournée à l'identique aujourd'hui.
En 1966, le film avait partagé avec Un Homme et une Femme la Palme d'Or du Festival de Cannes, ce qui avait créé un tollé. Beaucoup de gens estimaient en effet que ce film ne valait de loin pas l'opus de Claude Lelouch. Les années ont passé. Un Homme et une Femme a passablement vieilli. Signore e Signori est rafraîchissant comme au premier jour.