"Chacun cherche son chat", c'est un peu les Deschiens sans la caricature, une galerie de portraits de gens du peuple, de ces personnages vrais et humbles qu'on appelle communément les braves gens.
La parabole est légère et sans prétention qui montre chacun, non pas tant à la recherche du chat disparu de Chloé, évènement dérisoire qui introduit la comédie de moeurs, mais dans l'attente de ces petits riens qui meublent une existence, qui lui donnent un sens et peut-être un peu de confort.
Confinés sur le seul territoire de leur arrondissement parisien, ces personnages sédentaires incarnent autant la précarité sociale que la convivialité et la solidarité nécessaires, sans lesquelles tous s'étioleraient dans la solitude, le désoeuvrement, l'abandon. Le quartier est insalubre mais a une âme que la reconstruction et la modernisation menacent.
La communauté, hétéroclite, nous attache à sa générosité, à sa simplicité, comme à son langage ou à ses attitudes parfois frustes. Cédric Klapisch sait, par la mise en scène et le montage, rendre amusants et sincères ces figures à la fois courantes et particulières. Au terme du film, la jeune héroine Chloé, dans sa recherche du chat et de l'amour, aura au moins trouvé une famille.