Aucun réalisateur ou artiste ne produit que des chef d'œuvres. C'est le cas aussi avec Luca Guadagnino. Si j'avais adoré Call Me by Your Name et la série We Are Who We Are, je suis un peu resté sur ma faim (et sur cette fin, mon dieu ce ralenti doublé d'un freeze frame c'est juste pas possible) avec Challengers.
Cette histoire de triangle amoureux toxique dans le milieu du tennis est sur le papier alléchante. Elle est en tout cas superbement portée par ses interprètes (Zendaya livre ici sa meilleure performance je pense). Si Guadagnino a délaissé ici quelque peu les scènes de séduction et d'action sulfureuses, c'est peut-être pour mieux ramener l'attention vers le court, où il s'est efforcé de dépoussiérer la captation classique des matchs de tennis, en faisant de la caméra la ligne de mire des balles (on cligne souvent des yeux par réflexe, ce qui m'a rappelé au bon souvenir du visionnage de la version 3D de Gravity), puis en incarnant carrément le point de vue de la balle (procédé qui a demandé pas mal d'ingénierie en effets spéciaux).
Le gros "hic" pour moi se situe du côté de la musique de Trent Reznor et Atticus Ross, duo dont l'univers musical se marie très bien avec les films de David Finscher par exemple (The Social Network étant le meilleur exemple, pour lequel ils ont d'ailleurs raflé l'Oscar de la meilleure musique de film), mais ici la sauce prend moyen et finit par même agacer vers la fin. C'est d'autant plus dommage que Guadagnino nous avait habitué à des perles de B.O. dans Call Me... et We Are...