Feel-good movie qui réussit là où l'attend mais ne surprend jamais pour autant.

Il n’est pas si courant de voir le cinéma espagnol nous amener autre chose dans nos contrées que du cinéma de genre, que ce soit du fantastique et de l’horreur ou du thriller. Les distributeurs français préfèrent en effet miser sur des valeurs sures ayant fait leurs preuves plutôt que sur l’humour, la comédie étant un genre plus compliqué à exporter que les autres du fait des disparités culturelles propres à chaque pays. Ne boudons donc pas notre plaisir. « Champions » est donc une comédie populaire qui a eu un grand succès en Espagne, une sorte de feel-good movie qui prône la tolérance et l’ouverture d’esprit. On y voit un entraîneur de basket qui doit accomplir des travaux d’intérêt général. Le voilà donc obligé d’entraîner les joueurs déficients mentaux d’une association. Bien sûr, si au début c’est la catastrophe et l’incompréhension des deux côtés, il va finir par apprendre beaucoup et s’attacher à eux.


Le scénario est donc cousu de fil blanc. On sait comment ça va se terminer et toutes les étapes et passages obligés où les contraires vont devoir d’abord s’apprivoiser puis se serrer les coudes sont cochés. Donc aucune surprise de ce côté-là. Pour le versant sportif de « Champions » c’est un petit peu plus délicat. Les matches de baskets sont logiquement peu palpitants car ils ne sont pas sous la coupe de professionnels et le réalisateur n’arrive pas à transcender cet état de fait et à rendre les affrontements sportifs palpitants. Et c’est embêtant car cela occupe une bonne partie du long-métrage. On apprécie en revanche la morale, quand bien même elle n’est guère surprenante. Ode au vivre ensemble, injonction à aller regarder au-delà des apparences et diatribe contre les discriminations à travers celles que peuvent vivre les handicapés mentaux, « Champions » dit les choses de manière limpide et sans marteler bêtement son message.


Mais ce qu’on apprécie le plus dans le film c’est sans conteste sa bonne humeur communicative. On ressort de la projection avec le sourire et le long-métrage rit avec ses personnages plutôt que d’eux. Heureusement d’ailleurs mais avec ce genre de sujet ce n’est pas gagné. Et si on n’éclate peut-être pas autant de rire que souhaité, il y a assez de bonnes répliques et un comique de situation majoritairement réussi pour que l’on soit satisfait de ce que l’on a vu. On ne tombe jamais non plus dans le pathos excessif et, sans forcer, « Champions » sait nous faire verser quelques petites larmes en fin de parcours. C’est donc un feel-good movie qui réussit à mettre des points là où on l’attend même si il n’y a rien à proprement parler d’extraordinaire dans ce film. Par les temps qui courent c’est néanmoins un film à montrer au plus grand nombre, contre la bêtise, le repli sur soi-même ou la haine de l’autre (et ce dans tous les domaines).


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 8 juin 2018

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Rémy Fiers

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