Blackmail, un film signé « Hitchcock » de 1929 où le son joue une grande importance.
Cette oeuvre est le premier film parlant britannique. C’est ainsi un premier raccord au son ! En effet, tout au long du film, la notion de « parler » revient souvent. L’exemple le plus marquant reste celui de Mrs White.
Ici vous pouvez spoiler
Elle doit parler à son mari, la meurtrière doit avouer son crime.
En parlant de la réalisation, les sons d’ambiance varient entre chaque lieux. Un passage illustre parfaitement ce fait. Le maître du suspense nous place sous une tension lorsqu’un collègue de M.White entre dans la boutique des parents de sa femme. Quand la porte s’ouvre la ville s’entend, dérange même, en se fermant, place à l’intimité totale entre la conversation des personnages.
Concernant la musique, beaucoup de cuivres. Ce choix accentue l’aspect urbain. De plus, la musique s’amplifie durant l’acte meurtrier, sans doute aussi pour intensifier la violence du geste de Mrs.White. Les instruments s’arrêtent au même rythme que le coeur de l’agresseur, car oui, cela était un acte de défense…
Stoppons la symphonie pour laisser place à l’expressionnisme. Effectivement, Hitchcock (très influencé par cette tendance allemande) l’applique au jeu des acteurs. Il joue autant de ses acteurs que de nous, spectateurs. En donnant une démarche lente et suspecte à Mrs.White lorsque le nom « Chelsea » retentit, (le nom de son agresseur), c’est nous qui avons peur qu’elle se fasse reconnaître ou accuser.
Pour finir, traitons du visuel. De nombreux gros plans pour afficher les émotions des personnages raccordés par de belles transitions. L’une de ses transitions retenue se passe pendant que Mrs.White regarde la main d’un sans-abris, le plan bascule sur celle du frais défunt. Le cris d’une voisine vient amplifier la tension qui réduit injustement notre personnage à être fugitif.
Je recommande fortement ce film pour son intérêt sonore et ses tensions hitchockiennes.
Critique écrite par Stuby en collaboration avec La Salamandre Filme.