Blackmail est le premier film parlant d’Alfred Hitchcock.
Il n’a pas été conçu comme tel et cela se ressent.
Les scènes les plus réussies sont les scènes muettes. Le réalisateur anglais étant au sommet de son art pour exploiter le médium sans parole.
La scène dans l’appartement de l’amant est un exemple flagrant: d’abord la séduction, puis le harcèlement avant l’agression. La tension monte crescendo de façon irrésistible.
Les acteurs sont magnifiques. Les deux protagonistes masculins se livrent à une joute verbale lors de la scène du petit déjeuner. John Longden est impeccable en compagnon complice tiraillé entre son amour et sa morale. Un petit bémol pour le jeu d’Anna Ondra, tout en regard insistant. C’est son atout mais également sa limite.
La tension monte tout au long du film et explose au moment de la révélation finale.
Le montage est parfait notamment pour montrer la culpabilité grandissante de l’a protagoniste et sa psychose naissante avec sa vison de la main où qu’elle regarde.
Un long métrage maîtrisé qui nous montre que Sir Alfred trouve sa grammaire cinématographique et qu’il l’exploite pour le meilleur.
Peut-être manque-t-il légèrement de puissance évocatrice et d’un suspense plus prenant. Déjà un bon cru.