On ne peut pas dire que Chaos soit un film radin ; il est généreux en intrigues, dont la principale est le refus d'un couple de sauver une prostituée, qui va être tabassée au point de finir à l'hôpital et dont l'épouse, prise de remords, va tenter de nouer le contact avec elle. Ensuite, il y a leur fils, un vrai tête-à-claques pourri-gâté, qui ne sait pas choisir entre ses deux copines, et enfin le personnage de Vincent Lindon dans une histoire qui va finalement rejoindre les deux premières.
Après m'avoir offert le visionnage d'un des pires films de l'histoire (La belle verte), COline Serreau expérimente avec ce film le tournage en DV, ce qu'elle fera systématiquement par la suite. La technologie n'était pas aussi pointue qu'aujourd'hui, l'image est affreuse, comme si on en en permanence un effet de rémanence.
Quant à l'histoire proprement dite, elle peut valoir le coup grâce aux acteurs, Catherine Frot, Rachida Brakni, Line Renaud, et surtout Vincent Lindon que je trouve encore excellent en mari odieux, qui se fout de tout et qui va être éveillé par un amour soudain en fin de film.
Le souci de ce film est qu'il part dans trop de directions à la fois, entre drame social, étude sur les mariages arrangés, marivaudages amoureux. Sans compter un flash-back horriblement long en milieu de film, et quelques incohérences flagrantes, comme Catherine Frot qui étale par terre un type trois fois plus imposant qu'elle par un coup de pied, ou alors la guérison express de Rachida Brakni en quelques jours !
Quant à la musique, elle a été composée par St Germain, plus connu dans le domaine de la house ou de la techno, et si la bande originale en tant que telle reste correcte, elle est quand même hors sujet dans une telle histoire. C'est comme si un film de Godard était composé par Metallica !
On va dire que par morceaux, Chaos n'est pas un mauvais film, mais je ne comprends pas pourquoi étaler autant de sujets sans que, au fond, un seul d'entre eux soit vraiment conclu.