Hélène (Mme Catherine Frot) et Paul (M. Vincent Lindon) forme un couple bourgeois quelque peu envahi par la lassitude. Un soir, alors qu’ils sont en voiture, ils assistent à l’agression d’une jeune prostituée, Malija (Mme Rachida Brakni). Prise de remords, Hélène se rend à l’hôpital s’enquérir de ses nouvelles et trouve une jeune femme aux abois en prise avec des proxénètes. Voulant l’aider, abandonnant au passage mari et enfants du jour au lendemain, Hélène se retrouve elle-même impliquée dans une affaire qui la dépasse, dont elle finit par sauver l’intéressée et elle-même.
La réalisatrice s’attaque ici à un sujet rude, plus difficile que d’habitude, malgré sa dimension sociale, celui de l’esclavage moderne que peut être la prostitution. Ce phénomène fait souvent l’objet de fantasmes et s’y attaquer s’avère déjà courageux.
La prostitution devient donc source d’aliénation physique, dont il devient très difficile de sortir, quand les victimes sont aux prises avec un réseau. Un regard lucide sur ce phénomène doit être portée pour lutter contre les clichés tenant uniquement au versant vénal de cette activité. Le parti pris reste certes assez manichéen, mais une dose d’humour, décalé au sein d’un tel thème, fait avaler la pilule plus aisément. L’exercice est utile, les acteurs expérimentés au service d’une thèse qui a le mérite de la sincérité et du courage.