A la sortie d'Elysium, beaucoup demeurèrent sceptiques quant à la capacité de Neil Blomkamp à se renouveler, à sortir de l'univers qu'il a créé avec ses courts-métrages et son sympathique District 9. Adapté de son court Tetra Vaal, Chappie ne risque malheureusement pas de changer la donne, bien au contraire.


Débutant sur des images d'archive renvoyant directement au premier long-métrage du réalisateur et s'articulant autour d'un pitch empruntant de nombreux éléments au mythique Robocop (tout en évacuant la féroce satire sociale et politique), Chappie va dès le début et tout du long, démontrer son incapacité à s'extraire de ses références et à développer convenablement un point de départ pourtant prometteur.


D'un manichéisme plombant, le scénario peine à construire quelque chose, et surtout à traiter avec pertinence le thème ô combien fascinant de l'intelligence artificielle. Passant à côté de son potentiel dramatique et métaphysique malgré la relation touchante entre un ingénieur et sa machine, Chappie n'est que bruit, s'égosille en vain et n'apporte absolument rien au genre. Pire, l'émotion se trouve refoulée à l'entrée, la faute à des personnages caricaturaux et peu attachants, ne bénéficiant même pas de la qualité d'un casting sympathique mais finalement bien mauvais car totalement en roue libre.


Prisonnier de son propre microcosme, Neil Blomkamp nous serre sa soupe habituelle, s'autocite en permanence, chaque élément de son cadre renvoyant à un autre de ses films. Loin d'apporter une cohérence à sa filmographie, cela ne fait que démontrer les limites de l'auteur, en espérant que le bonhomme saura sortir prochainement de sa zone de confort. Les images sont certes soignées, mais ne servent qu'une mise en scène fonctionnelle n'ayant pas grand chose à raconter.


Un échec rageant, tant Chappie laisse entrevoir pendant de courts instants ce qu'il aurait pu être dans d'autres mains, à l'image de cette séquence troublante voyant notre héros d'acier se faire passer à tabac par une population belliqueuse. Un androïde techniquement ahurissant de réalisme, qui aurait pu être sacrément touchant si le film avait pris la décision de jouer davantage sur la gestuelle que sur des dialogues franchement cons.


Malgré une facture technique impeccable (les SFX sont superbes) et quelques beaux moments, Chappie est une triste déception, un melting-pot de références mal digérées s'achevant sur un final d'une sidérante naïveté, le constat flagrant que Neil Blomkamp n'est pour le moment que l'homme d'un seul film.

Gand-Alf
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mon cul devant la télé ou au ciné en 2016. et 2015.

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le 12 mars 2016

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Gand-Alf

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