Un air de cyberpunk sud-af
Blomkamp avait débarqué comme une météorite dans l'univers SF cinématographique aec le très réussi "District 9". Allégorie à l’apartheid vu par la génération Y, sous la forme d'invasion de clodos de l'espace.
Son second film, Elyseum présentait un futur décadent où seuls les nantis avaient droits aux avantages du progrès, vivant sur leur station orbitale, exploitant les plus pauvres restés sur une terre déshumanisée, polluée et toute dévouée à fournir les ressources de ceux de l'espace. Pourtant prometteur avec ses airs de "Gunnm", celà ne s'est révélé n'être qu'une - belle - coquille vide.
Le réalisateur sud-africain devait donc être convainquant avec ce nouveau "Chappie", surtout qu'il restait encore une fois dans ses thématiques, une confrontation des cultures dans un univers SF réaliste type favelas.
Cette fois-ci, point de races extraterrestres, ni de pauvres chez les riches, mais un robot flic voué à la casse qui se retrouve être le prototype d'une I.A, et se fait "éduquer" par des gangstas losers en vu du braquage du siècle.
Gravite autour de ce Chappie une belle brochette de frappadingues, qui certes peuvent excéder, mais apportent une caution humoristique non négligeable, et un Dev Patel reprenant ce rôle de geek aperçu dans la série "Newsroom", en lieu et place de concepteur d'I.A.
Le cast est convainquant, sauf peut-être le personnage le plus caricatural, incarné par Hugh Jackman, et l'histoire propose tout de même son lot de rebondissement, même si l'on sait où elle veut nous amener dès la bande annonce.
Il n'en reste pas moins la patte de Blomkamp, avec ces visuels urbains d'une Johannesburg en décrépitude, ces gangers tatoués, surarmés et surlookés pour qui le style et plus important que la chair (poncif du cyberpunk). Et bien sur, ces robots, dont l'incrustation est parfaite, autant que les designs chers à ces précédentes productions.
A noter une B.O assez bien réussie, là aussi évoquant le cyberpunk.
Chappie ne restera pas dans les annales du cinéma, comme pourrait le faire à mes yeux "District 9", mais lave l'affront d'Elyseum et redonne confiance en ce réalisateur. Mais Blomkamp devra bientôt soit se renouveler, soit aller encore plus en profondeur dans ce que l'on peut appeler maintenant, ces thématiques de prédilection.