Troisième long-métrage de Neill Blomkamp, après le surestimé "District 9" et le sympathique "Elysium", il revient aux origines en adaptant sont premier court-métrage Tetra Vaall, en retournant dans sa ville de Johannesburg, en restant dans le genre science-fiction.

Comme "District 9"; dont il semble vouloir retrouver l'essence; le film démarre sur des images de violences, par le biais des médias. L'action se situe à Johannesburg, ou cette violence fait rage, avant que les scouts, viennent soutenir les policiers, permettant une chute de la criminalité. Les scouts sont des robots programmés pour arrêter, voir tuer, les suspects, tout en protégeant les policiers. Deon (Dev Patel) en est le concepteur, un geek au physique fluet et portant des lunettes. Mais un autre robot est en sommeil, plus impressionnant, une arme de destruction, qui est l'oeuvre de Vincent (Hugh Jackman), un militaire grand et costaud.
Les personnages de Deon et Vincent, sont des stéréotypes, à l'image du film. Neill Blomkamp véhicule des clichés, tout le long du film, avec une histoire des plus simplistes. L'influence de "Robocop" est évidente, une ville dans le chaos, des robots pour remettre de l'ordre, l'opposition de deux types de robots, dont le méchant est à l'identique de ce film.
Nous sommes en 2016, un futur plus que proche, avec des malfrats tatoués, portant des chaines en or, parlant en verlan et vulgairement, écoutant du rap, bref des caricatures. Le côté cyber punk rappelant "Mad Max 2", Neill Blomkamp continue de se servir un peu partout. Comme son Chappie, un mélange de Short Circuit, ET et Wall-E. C'est le seul intérêt du film, il est réussi, animé en motion capture, il est bien ancré dans la réalité de l'histoire, aussi bien visuellement, que psychologiquement. C'est un bébé, il est en apprentissage, Deon lui implantant une conscience, il peut prendre ses décisions par lui-même, mais avec un mauvais entourage, il va mal tourner, logique.
Le fait que Neill Blomkamp pompe un peu dans tout les films, n'est pas en soi, très grave. Tout les cinéastes le font, ce n'est pas évident de se renouveler, de faire preuve d'originalité. Mais si c'est pour en faire si mauvais usage, cela pénalise l'histoire, qui ne brille pas vraiment. En voulant ratisser trop large : humour bon enfant, action et un peu de moral, sans qu'aucun de ces trois-là, ne soit réussi, il rend une copie bien pâle et vide.
La violence du début, disparaît rapidement, le contexte social est donc les gens qui habitent Johannesburg n'apparaissent pas. C'est uniquement un duel policiers face aux malfrats, enfin aux gangstas stéréotypés jusqu'à l'excès, dont le duo Ninja Visser et Yo-Landi Visser, qui s'appellent aussi comme cela dans le film, en sont le portrait ridicule et énervant. Un duel ou l'on retrouve l'opposition Deon et Vincent, aussi bien physique, que morale. Mais là aussi, les deux acteurs n'apportent pas grand chose. On passera sur la coupe mulet d'Hugh Jackman, mais il se révèle aussi fade, que Dev Patel, pourtant sympathique dans la série "The Newsroom". Sans remettre en cause son talent de comédien et même si finalement, il convient bien à la légèreté du film, il en est aussi effacé. En dehors de Chappie, les personnages manquent de profondeur et on ne s'attache pas à eux.
C'est caricatural et au final, cela ne raconte pas grand chose. Comme dans ses films précédents, Neill Blomkamp pêche par son scénario et son incapacité à finir son film. Pour celui-ci, c'est pire, vu qu'il ne décolle jamais. Ce conte pour adultes, avec Chappie découvrant le monde avec la naïveté d'un nouveau né, grandissant trop vite, aurait pu être passionnante. Mais là encore, c'est tellement balisé, que l'on comprend ou le réalisateur veut nous emmener, surtout que c'est du vu et revu.
La trame est classique, le traitement est superflu, le casting ne brille pas vraiment, les scènes d'action ne sont pas vraiment enthousiasmantes et l'humour tombe souvent à plat.

Neill Blomkamp semble avoir besoin d'un scénariste pour tirer la quintessence de ses idées. Son cinéma devient basique, il ne fait pas preuve d'originalité, en se servant dans différentes œuvres, sans rendre la sienne passionnante. Il est parti trop fort, mais il est dans un genre que j'affectionne, ce qui lui permet d'avoir toujours sa chance, surtout que la suite, c'est "Alien 5".
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le 5 mars 2015

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Laurent Doe

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