Après le génial District 9, et le très décevant Elysium, j’appréhendais assez le nouveau film du réalisateur sud-africain Neill Blomkamp, malgré mon enthousiasme pour les projets de science-fiction originaux. Et orignal est bien le mot, dans le sens où Chappie, en dépit de ses nombreuses références, ne ressemble effectivement à rien.
Si il risque de dérouter la plupart des spectateurs lambdas en quête de divertissement ou les amateurs de film sérieux, je ne serais pas étonné de le voir figurer dans plusieurs années au rang de film culte. En effet, malgré un scénario imparfait, Chappie possède une étrange personnalité que l'on doit à la présence du groupe Die Antwoord, qui, en dépit de leurs piètres prestations d'acteur, injecte leur univers si particulier dans celui du film, et leur tempérament dans le personnage principal, le robot nommé Chappie, doublé par l'excellent Sharlto Copley. Un personnage à la conscience naissante qui fait l’expérience de la vie à travers les leçons et les mensonges des différentes figures qui tentent de l'éduquer, que ce soit son créateur, ou le couple de gangster qui lui sert de parent.
Une œuvre étonnamment touchante qui s'achève quand même sur un gros morceau d'action assez viscéral et aussi mieux filmé que l'illisible Elysium, et bercée par les influences de Spielberg et Verhoeven. Un bordel suffisamment généreux pour mériter notre indulgence, et dont le fort caractère le rend unique.
http://www.julienvsthemovies.fr/2015/04/mars-2015/