Si il a déçu beaucoup de monde avec son second long-métrage qu'était Elysium, film estival intelligent mais il est vrai nettement moins exigeant que son prédécesseur, il serait trop facile de mettre en porte à faux Neill Blomkamp, jeune réalisateur qui avec Chappie cette année nous rappelle qu'il a beaucoup à offrir à son époque. Il revient avec cette troisième production à une naïveté dans son cinéma qui manquait justement à Elysium, mais qui était bel et bien présente dans District 9, dans l'idée qu'un fonctionnaire gouvernemental se trouvait transformé peu à peu en un alien qui le mettrait dans une position où il devrait réapprendre ses fondamentaux. Chappie narre du coup le récit du robot éponyme, doté d'une conscience propre, devant progressivement apprendre à vivre et comprendre ce qui le constitue ainsi que son environnement. Un synopsis qui permet au réalisateur de traiter de ses thèmes favoris, à savoir la société, le transhumanisme ou les différences de classes, qui nous ramènent là aux questions d'immigrations ou de ségrégation raciale. On est au final en face d'un film très humain qui par le prisme du robot nous remets face à notre condition humaine et nous questionne sur la relation homme/machine. Candide, jouissif et plutôt brillamment réalisé (si l'on excepte ses vingt premières minutes), Chappie est une réussite sans équivoque, qui fait grand plaisir.