Retour à la case départ dans les bas fonds de Johanesbourg pour Neil Blomkamp qui ramène dans ses bagages des souvenirs d'Hollywood avec la présence au générique de noms prestigieux et de drapeaux U.S disséminés aux quatre coins du cadre. On se croirait revenu dans les 80's quand les héros arboraient fièrement le stars and stripes tous les deux plans, ici les personnages se roulent carrément dans le drapeau comme si c'était un paréo et que l'Afrique du Sud était un état américain.
Outre Hans Zimmer à la musique on retrouve notamment Hugh Jackman et Sigourney Weaver dans les rôles secondaires, Blomkamp préfère en effet confier les rôles majeurs à des no names sud-africains au look exubérant recyclés de la scène rap locale sans oublier son acteur fétiche Shartlo Copley en cosplay Robocop.
Associer ainsi rap et criminalité c'est à l'image des raccourcis frustrants auquels Blomkamp a recours, il brasse trop de sujets pour les traiter de manière approfondie. Ce côté racaille occasionne quelques scènes cocasses comme les carjackings mais ça devient vite lourdaud.
L'esthétique rappelle forcément District 9 avec ce fouillis sale et décadent devenu la marque de fabrique du réalisateur et cette ambiance fonctionne bien, à l'inverse des personnages cliché qui y prennent place (de l'informaticien indien de service à l'ex militaire borné). Les idées développées par le film sont interessantes comme le recours à des robots policiers dans une approche plus actuelle que Verhoeven mais d'autres thématiques comme l'I.A sont amenées de manière beaucoup moins crédible pour être à peine survolées au final.