C’est le sixième film de Chaplin pour Keystone et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a la patte de la maison. Cette bobine est petite par sa taille autant que par son rendu.
Un type va au cinéma et est saisi par l’intensité de la séance. Il se dit qu’il va tenter de rencontrer la star féminine du film en allant directement aux studios. Sur place, il multiplie les conneries.
J’ai précisé « un type » et non Charlot parce qu’en réalité, ce n’est pas vraiment le personnage de Charlot le vagabond au grand cœur et d’ailleurs, ce personnage est crédité comme un « amateur de cinéma » et non comme l’habituel « vagabond ». Anecdotique ? Pas du tout. Le personnage est ici assez désagréable, bagarreur, fourbe, volontiers méchant. Autour de lui, on reconnaît les stars de la maison, Fatty dans son propre rôle et Mabel, la touche glamour de l’entreprise Keystone. En fait, le film est surtout une promotion du studio qui l’a conçu et il est fait mention de Keystone à de multiples reprises. Pour ce qui est de l’intrigue, c’est sommaire et pourtant pas toujours très clair ni très fluide. On sent le truc tourné dans la précipitation voire même sur le vif. Les gags n’ont pas grand-chose d’original, genre baffes et gadins. On notera avec un certain amusement, le dernier plan du film dans lequel le personnage de Chaplin fait un geste qui sera repris dans le Dictateur. On appréciera tout de même la première partie du film, dans la salle de cinéma pour son aspect documentaire. On y voit une projection dans des conditions assez rudimentaires, vue sur le public, et on imagine bien le tournage de cette scène qui joue sur le hors-champ, lumière allumée par nécessité.
Au final, ce court n’a pas beaucoup d’intérêt et la patte de Chaplin n’est pas vraiment présente. On y trouve surtout la signature Keystone et elle n’est pas gage de finesse.
>>> La scène qu’on retiendra ? Comme dit plus haut, la projection, surjouée à mort mais pas inintéressante.