Dans les années 30, Albert Johnson (Charles Bronson), un trappeur du Grand Nord, se voit traquer par toute une dizaine d'hommes sous commandement du sergent Edgar Millen (Lee Marvin).
C'est toujours un plaisir de retrouver Charles Bronson armé de fusils, solitaire et victorieux, contre une armada d'hommes déterminé à lui faire la peau. Comme souvent, le son de sa voix se résume peu ou prou à cinq lignes de dialogues, Bronson campe le rôle d'un homme en situation de légitime défense. Un scénario assez basique démarrant sur un conflit minime (une histoire de chien), qui terminera fatalement en chasse à l'homme. Le film est sympathique à regarder pour son casting et son rythme bien tenu, ses paysages du Grand Nord magnifiques.
« Death Hunt » est - malgré tout - pourvu d'une intention, le film exprime un point de vue sur la justice de l'époque et comment un sergent pouvait être l'esclave des vendettas et des vengeances personnelles. La confrontation réelle n'est point entre Jonhson et Millen, mais entre le sergent Millen et son jeune officier. Au début, le jeune ne comprend pas pourquoi le sergent laisse les combats de chiens illégaux se poursuivre sans faire la loi, le sergent lui explique qu'il vaut mieux laisser les hommes faire des combats de chiens, plutôt qu'ils ne s’entre-tuent. Toute la logique de l'histoire et les choix qui seront faits par Millen et le jeune officier tiennent du conséquentialisme : faut-il vraiment - dans de telle condition - favorisé la loi pour que cesse les tueries ? La fin du film est limpide. Non. Millen connaît trop bien les hommes de la ville et subodore dès le départ leur malhonnêteté et surtout leur entêtement dans la violence, d'où la complicité évidente qui naît entre Jonhson et lui.
Le conséquentialisme comme doctrine pour la régulation de la barbarie, la loi existante ne suffisant pas dans un tel environnement.
En définitive, « Death Hunt » est certes basique, mais ces atouts sont nombreux. Un bon film, un bon Bronson, un bon rythme, et malgré tout, un peu de fond derrière les pétoires, le sang et le whisky.