C'est une traque sans surprise, sans idée, entre deux vieilles gloires hollywoodiennes du cinéma d'aventures et du cinéma d'action. Il y a bien quelques scènes d'action relativement efficaces, et les paysages du Grand Nord canadien donnent une apparence flatteuse eu récit.
Le duel à distance que se livrent le personnage de Lee Marvin, le flic expérimenté, et celui de Charles Bonson, le trappeur malicieux en même temps que la proie, témoigne médiocrement des considérations dramatiques et humaines que suggère le sujet. Adversaires de circonstances, les deux hommes partagent, au coeur d'une contrée hostile du bout du monde et d'une population lâche et cruelle, une même solitude, la même misanthropie et une estime réciproque.
Mais de toute évidence Peter Hunt ne réalise rien de plus qu'un film d'action, un western des neiges plus ou moins périlleux dans lequel la nature de la relation entre le chasseur et le chassé est vulgairement et sommairement mise en scène. De sorte que le cinéaste, sous-employant déjà la spécificité du décor, est incapable de donner au film une quelconque personnalité ni l'impression sombre et glacée que requiert l'intrigue.