Après un premier opus estimable mais en définitive guère concluant, Steven Soderbergh revient à peu près avec les même intentions, mais avec pourtant un peu plus de conviction. Il y a certes encore cette espèce de ventre mou (très long, avouons-le), qui permet certes (comme dans le premier d'ailleurs) de comprendre la souffrance, les difficultés des révolutionnaires perdus dans cette jungle Bolivienne. L'ennui se fait ainsi de nouveau bien réel, et c'est vrai que cela pose tout de même problème, de manière générale bien sur, mais encore plus lorsque l'on s'intéresse à une personnalité aussi charismatique que le "Che". Heureusement, le début sait se faire accrocheur, tout comme le dernier tiers, assez intense il est vrai. Car enfin tout ce qui nous avait ennuyé jusque-là avec ce parti pris de la "caméra à l'épaule" sait se faire enfin payant. Peut-être un peu tard me direz-vous, et vous n'aurez pas tort! Mais ne serait-ce qu'à travers ces dernières 45 minutes, on ressent enfin du cinéma, avec cette figure détruite et épuisé du "Che" que Benicio Del Toro rend tout aussi remarquablement que dans "L'Argentin". Au final, il est vrai que ce dyptique n'emballe pas, et pourtant il nous faut tout de même saluer le travail de Soderbergh, qui n'aura il est vrai en rien démérité. Courageux.