Cette critique englobe les deux parties du diptyque.
J'ai vraiment du mal à comprendre les parti-pris choisis par Steven Soderbergh.
Pour évoquer la riche et tumultueuse existence d'Ernesto Guevara, on pouvait imaginer plusieurs angles d'approche : le réalisateur américain opte pour celui de la guérilla vécue au quotidien (victorieuse à Cuba dans la première partie, source de fiasco en Bolivie dans le second volet), en adoptant une narration elliptique et un regard froid et distancié.
Autant dire qu'on passe notre temps à voir des mecs crapahuter dans la nature... Et surtout des mecs interchangeables, dont on ne sait pratiquement rien le plus souvent.
Heureusement, ce qui sauve le diptyque, c'est la mise en scène : immersive, installant une certaine atmosphère, un rythme lent mais hypnotique, de sorte que je ne me suis jamais vraiment ennuyé, même lorsqu'il ne se passe pas grand chose à l'écran.
N'empêche qu'au final, ce "Che" n'est pas assez informatif pour un documentaire, et pas assez spectaculaire pour du cinéma de fiction. Le bilan n'est donc pas fameux pour Soderbergh, surtout avec un sujet aussi excitant.
D'autant qu'on flirte régulièrement avec l'hagiographie, le Che devenant une figure héroïque quelque peu idéalisée.
NB : Même si les deux opus sont assez similaires dans leurs parti-pris, j'ai préféré la première partie pour son issue "heureuse", alors que le second volet s'apparente à un drame franchement déprimant.