Pendant un bon moment, je n'étais pas loin de penser que c'était une blague. Jeu de « séduction » tellement caricatural entre la belle étudiante idéaliste et le soldat bourru ayant du mal à aligner une phrase correctement, dialogues insipides et mise en scène « harlequinesque » feraient presque de « Cher John » une comédie à peine drôle. Heureusement, et même si l'on a droit un bon moment à toutes les scènes obligées et à tous les protagonistes archétypaux du genre, le récit finit par s'élever un minimum en trouvant une matière dramatique plus forte, certes pas franchement subtil, mais permettant un minimum de s'identifier aux personnages en nous éloignant de la guimauve ambiante.
Il y a quelque chose de sincère dans cette relation épistolaire, lourdaude car se voulant d'un lyrisme trop grand au vu du talent présent, mais avec un minimum de matière et d'enjeux pour que cela soit supportable, le personnage si « too much » du père devenant même assez touchant, permettant de créer à la fois un lien entre les deux héros et les fameuses pièces mal imprimées (ce sera très clair si vous le regardez) ayant marqué toute l'enfance de notre ami marine. Cette seconde partie rend cette gentille romance sur fond de guerre en Irak et de « prise de conscience » vaguement regardable, le charme d'Amanda Seyfried n'y étant sans doute pas non étranger, mais à l'image d'un dénouement entre mélodrame et
retrouvailles (presque) inespérées
faits pour émouvoir les midinettes éplorées, difficile de se satisfaire de si peu. En même temps, de la part de Lasse Hallström adaptant Nicholas Sparks, pouvait-il vraiment en être autrement ?